Réduire l’impact environnemental du numérique d’entreprise
Récemment, Windows a annoncé vouloir communiquer sur l’énergie consommée et les émissions de Gaz à Effets de Serre de Windows 11. Un signal, parmi de nombreux autres, que l’impact environnemental du numérique devient une préoccupation mondiale. C’est d’autant plus vrai pour les entreprises françaises, dont les engagements RSE (Responsabilité Sociale d’Entreprise) impliquent une réflexion toute particulière sur les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance). Comment expliquer cet impact écologique des matériels informatiques ? Comment les entreprises peuvent-elles agir pour le réduire ?
Impact environnemental du numérique : de quoi parle-t-on ?
Un équipement informatique connaît un cycle de vie en plusieurs étapes. Chacune d’elle a un impact sur l’environnement.
La fabrication, l’utilisation et la fin de vie des équipements électroniques ont ainsi des conséquences écologiques. Rien que la fabrication d’un équipement génère environ 80% des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de tout son cycle de vie. Ces multiples conséquences incarnent ce qu’on appelle “l’impact environnemental du numérique”.
La croissance de nos usages numériques quotidiens représente donc un réel enjeu de société. Le secteur numérique représente en effet plsu de 4% de l’empreinte carbone mondiale. Comment s’expliquent ces émissions de CO2 ? Principalement par les cycles de vie des terminaux. Ceci dit, l’utilisation des datacenters et des réseaux de télécommunications y participent aussi, à un plus petit niveau.
Les entreprises qui investissent dans leurs démarches RSE, Responsabilité Sociale d’Entreprise, doivent donc prendre en main ces problématiques. Grands groupes, entreprises de tailles intermédiaires (ETI) et collectivités territoriales sont directement concernées. Le numérique représente jusqu’à 20% des GES dans certaines sociétés de la tech ou du tertiaire. Le secteur de la santé est aussi particulièrement concerné : il représente 8% des émissions de GES françaises.
Cycle de vie des équipements numériques d’entreprise et impact écologique
Votre structure cherche à réduire son empreinte carbone, ou plus globalement à performer dans le critère E de ses critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance) ? L’analyse de chaque étape du cycle de vie des équipements informatiques que vous utilisez est nécessaire pour évaluer l’impact environnemental du numérique que vous mobilisez.
Fabrication du numérique et GES
La fabrication des équipements numériques neufs représente près de 80% des gaz à effets de serre de tout leur cycle de vie. Il faut dire que leur production nécessite la consommation de grandes quantités de ressources naturelles. Pour fabriquer un ordinateur portable, par exemple, il faut compter 800 kg de matières premières comme l’eau douce, les énergies fossiles et les minéraux.
Parmi ceux-ci, l’extraction des métaux rares réclame des traitements très énergivores. Ces métaux représentent en outre des ressources non-renouvelables. Le cuivre et le nickel, par exemple, devraient disparaître d’ici quelques dizaines d’années. Cet épuisement des minerais métalliques va réclamer de creuser les gisements plus profonds, ce qui a aussi des implications environnementales.
Usages du numérique et pollution
À peu près 20% des émissions de GES d’un équipement numérique s’expliquent par son utilisation. L’empreinte carbone de votre entreprise trouve donc en partie son origine dans l’usage quotidien de matériel informatique.
Cet impact environnemental en usage s’explique notamment par l’énergie consommée. Utiliser un équipement réclame de l’électricité et de passer par des data centers et des réseaux de télécommunications extrêmement énergivores.
Le raccourcissement des durées de vie des produits informatiques est tout aussi problématique. L’obsolescence technique et logicielle du matériel implique des renouvellements trop rapides de parcs informatiques. Un vrai problème, quand on connaît notre tendance persistante à consommer neuf plutôt qu’à réparer.
Pourtant, l’organisation « Halte à l’obsolescence programmée » (HOP) estime que l’allongement de la durée de vie des équipements informatiques croisées à celle de l’électroménager, du textile et de l’ameublement permettrait de diminuer les GES françaises de 77 millions de tonnes de CO2 par an.
Numérique en fin de vie et matériaux non-recyclables
La fin de vie des produits numériques n’est pas l’étape la plus polluante du cycle. Il n’en reste pas moins que sa mauvaise gestion peut générer différents types de pollution. Jeter un produit numérique en fin de vie revient à créer un DEEE, ou D3E, c’est-à-dire un déchet d’équipements électriques et électroniques. Les DEEE se composent de matériaux polluants et difficiles à recycler. C’est le cas entre autres du cuivre, de l’aluminium, de l’étain, du lithium et du mercure.
Sur un DEEE collecté, une majorité de ces composants ne peut pas être recyclée. Ces matériaux vont donc être enfouis ou incinérés. Dans les deux cas, ces pratiques génèrent une forme de pollution, ne serait-ce que par la place prise dans les décharges. Les batteries Lithium-Ion, par exemple, se révèlent nocives pour l’environnement si elles ne sont pas correctement traitées.
Pour contourner l’impact écologique du numérique en fin de vie, il faut garder en tête qu’un équipement utilisé ou cassé n’est pas un déchet. Il peut être réemployé, et notamment reconditionné. Il profite ainsi d’un deuxième cycle de vie. Seuls les matériels irréparables constituent de vrais DEEE. Cependant, même les D3E peuvent être partiellement recyclés.
Comment évoluer vers une politique numérique plus responsable ?
Pour réduire l’impact environnemental de l’entreprise, beaucoup de structures entament une transition vers un numérique responsable. Cette transition s’inscrit souvent dans une démarche RSE. Une des premières étapes de cette démarche peut consister à prolonger la durée de vie de vos équipements numériques.
Vous pouvez par exemple adopter une posture systématique de réparation plutôt que de remplacement. Votre Direction des Systèmes Informatiques (DSI) s’engage dans ce cas dans une logique de maintenance préventive, plus que curative. L’enjeu : allonger la durée de vie de vos matériels. Si votre parc informatique est à la fois trop ancien et trop diversifié pour qu’une maintenance préventive interne soit possible, vous pouvez aussi faire appel à un prestataire spécialisé dans l’entretien des parcs IT.
Une autre stratégie RSE empreinte d’écologie numérique consiste à faire reprendre ses anciens équipements plutôt qu’à les jeter. Chez Codeo, par exemple, nous travaillons dans une logique d’économie circulaire. Nous proposons à nos clients des solutions comme la maintenance de parc, le reconditionné et la location de matériel pour améliorer leur performance en matière de développement durable.
L’achat de matériel reconditionné n’a pas que des avantages écologiques. Il s’agit aussi d’un mode d’achat moins coûteux que le neuf. C’est en outre une façon intéressante de conserver l’homogénéité de votre parc informatique et de préserver les habitudes de votre équipe.
C’est particulièrement vrai pour les équipements métiers, tels que les lecteurs de codes barres, les Terminaux Points de Vente (TPV) et les Terminaux de Paiement Electronique (TPE). Sur ces matériels, les technologies varient moins rapidement que sur les équipements mobiles type smartphones ou tablettes. Vous avez donc de grandes chances de retrouver les mêmes fonctionnements opérationnels et les mêmes contraintes entre générations différentes.
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